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Inédit: Eto’o, les revanches d’un Lion





La vie de Samuel Eto’o est un film, le genre où le héros se prend sans cesse des mandales dans la gueule, mais où après une séquence en accéléré, bien habillée musicalement, faite de sueur, de larmes et de marches à gravir, il revient le poing levé, plus fort que jamais. Du quartier New Bell à Douala, jusqu’à sa dernière victoire en Ligue des

champions avec l’Inter, rien, rien n’a jamais été donné à ce Lion qui se construit dans l’adversité.



1995. Il y a vingt et un ans. Après quelques crochets, dribbles, et buts en tout genre marqués sur les terrains vagues de Douala, Samuel Eto’o débarque en France, avec l’ambition de devenir un grand footballeur. Le jeune Camerounais a alors quatorze ans, mais après dix jours dans l’Hexagone, et l’expiration de son visa, plus de papiers. « Je suis resté sur Paris plusieurs mois, ce fut un moment difficile. Vous restez plusieurs mois et vous sortez deux ou trois fois, parce qu’à l’époque, tout le monde était soupçonné d’être sans papier, et quand on vous attrapait, on vous rapatriait  » , se souvenait l’ancien Barcelonais sur France 24 en 2014.


« Pas de papiers ? Pas d’essai. » C’est ce que lui font comprendre les dirigeants du Paris Saint-Germain. Eto’o retourne donc au pays, mais n’abandonne pas pour autant. Là-bas, il s’éclate avec la Kadji Sport Academy, et attend patiemment son heure, qui arrive plus tôt que prévue. «  Le Havre avait un partenariat avec ce club, j’y allais tous les trois mois. Je décide de faire venir Samuel Eto’o. Après un passage par Paris pour voir sa famille, il était rapidement arrivé au Havre. Pour moi, s’il venait, c’était pour signer. Mais le formateur qui l’a observé ne l’a pas trouvé bon » , regrette Pierre Foissac, ancien recruteur du HAC. Retour à la case Douala pour le jeune Eto’o, qui n’y restera pas longtemps. 

Eto’o vs Real Madrid, un Clásico particulier

 

Essayer, réessayer, échouer, puis réussir. Un essai de plus pour Samuel, enfin le bon, dans un petit club de quartier qui plus est, le Real Madrid. Les Merengues,

sous la coupe de Lorenzo Sanz, leur président, ont décidé d’investir l’Afrique après la belle publicité de ses sélections lors des Coupes du monde 1990 et 1994. Eto’o, l’héritier, n’a jamais aussi bien porté son surnom de « petit Milla » . Mais le Lion indomptable ne réussira pas à la Maison-Blanche. Il tâte d’abord la Liga avec Leganés, avant d’être prêté de nouveau, à Majorque ce coup-ci, où il se révèle. Et chaque fois qu’il peut mystifier le Real, et ses si grands joueurs qu’il aurait aimé côtoyer, il régale : doublé en Copa del Rey, lors de la saison 2002-2003, victoire 4-0 de Majorque qui remporte ensuite le trophée. Il plante encore deux fois en 2004 face à Ronaldo, Figo, Beckham et consorts en Liga, cette fois, lors d’une victoire 3-2 du club des Baléares à Santiago Bernabéu.





 
Le meilleur buteur de l’histoire du Real Majorque cultive alors une rancune tenace envers un club qui possède encore 50% de ses droits. Et qui va le vendre à l’ennemi blaugrana, pour son plus grand malheur. Un choix que ne comprend pas l’ancien défenseur du Real,

José Martínez Pirri, qui a découvert le jeune Lion pour le compte du club merengue. « J’ai envoyé le billet d’avion au Cameroun à Eto’o, il a passé l’essai et est resté avec nous. Tu peux te tromper quand tu signes un joueur parce que tous n’ont pas le niveau pour jouer au Real, mais tu ne peux pas te tromper au point de le transférer chez notre ennemi, Barcelone » , regrette-t-il.


Une belle bourde, oui. En 2004-05, Samuel Eto’o vit en Catalogne une première saison de rêve, et célèbre la victoire en Liga à sa façon. Lors de la célébration organisée par le club catalan au Camp Nou devant 100 000 spectateurs, le Camerounais, les yeux habités d’une lueur étrange, hurle ces mots à plusieurs reprises : « ¡Madrid cabrón salud el campeón! » (Madrid, salaud, salue le champion !) La revanche est prise.



 

Loi du talion façon Eto’o

 

Malgré les buts, les titres, le Joga Bonito de Ronaldinho, tout n’est pas rose en Espagne pour le Camerounais qui est confronté au racisme sur certaines pelouses ibériques. En 2005, alors qu’il est visé par des cris de singes de la part de supporters de Saragosse, il répond comme il sait si bien le faire, en marquant. Un pion qu’il fête en mimant les gestes d’un primate. Cette célébration dérange en Espagne, et Eto’o la justifie ainsi : « Les supporters ont payé leur place pour voir un singe, donc je fais une danse de singe, puisque c’est ce qu’ils sont venus voir. » Mais un an plus tard, trop c’est trop. Toujours face aux Blanquillos, Eto’o décide de quitter la pelouse de la Romareda après d’autres cris venus des tribunes. Tous les acteurs, y compris l’arbitre, tentent de retenir le Lion indomptable, mais seul Frank Rijkaard trouve les mots pour apaiser la colère de son attaquant, qui reste finalement sur le pré.





La carrière catalane d’Eto’o est émaillée d’autres désagréments, certes moins désagréables que le précédent, mais qui demeurent très importants dans l’esprit du Camerounais. « À Barcelone, j’avais les meilleurs joueurs du monde autour de moi. Je n’avais qu’une seule envie : prouver au monde entier qu’un petit black peut être aussi bon que les autres s’il a les moyens de s’exprimer. On ne nous prend jamais assez au sérieux. Je voulais marquer une époque » , expliquait Eto’o, toujours sur France 24. Cette soif de reconnaissance va être bousculée par un homme : Pep Guardiola. Lorsque le Catalan prend la tête du club blaugrana en 2008, il souhaite que Ronaldinho, Deco et Eto’o débarrassent le plancher vert du Camp Nou. Les deux premiers s’exécutent, le Lion, lui, toujours indompté, reste. Il se rappelle ce

moment dans l’interview lyrique qu'il donne à beIn Sport en 2014 : « Lorsque je reçois une offre de 26 millions de dollars pour aller jouer en Ouzbékistan, il (Guardiola) me convoque dans son bureau et me dit : "Samuel, ça peut te faire du bien, vas-y !" Je lui ai dit que celui qui va te faire gagner c’est Eto’o, mais tu viendras me demander pardon. »  


 La carrière catalane d’Eto’o est émaillée d’autres désagréments, certes moins désagréables que le précédent, mais qui demeurent très importants dans l’esprit du Camerounais. « À Barcelone, j’avais les meilleurs joueurs du monde autour de moi. Je n’avais qu’une seule envie : prouver au monde entier qu’un petit black peut être aussi bon que les autres s’il a les moyens de s’exprimer. On ne nous prend jamais assez au sérieux. Je voulais marquer une époque » , expliquait Eto’o, toujours sur France 24. Cette soif de reconnaissance va être bousculée par un homme : Pep Guardiola. Lorsque le Catalan prend la tête du club blaugrana en 2008, il souhaite que Ronaldinho, Deco et Eto’o débarrassent le plancher vert du Camp Nou. Les deux premiers s’exécutent, le Lion, lui, toujours indompté, reste. Il se rappelle ce moment dans l’interview lyrique qu'il donne à beIn Sport en 2014 : « Lorsque je reçois une offre de 26 millions de

dollars pour aller jouer en Ouzbékistan, il
(Guardiola) me convoque dans son bureau et me dit : "Samuel, ça peut te faire du bien, vas-y !" Je lui ai dit que celui qui va te faire gagner c’est Eto’o, mais tu viendras me demander pardon. » 



Samuel fait du Eto’o, il entame cette saison 2008-2009 dans son rôle préféré, celui où chaque coup reçu est rendu, un peu plus fort, un peu plus précis. Il finit Pichichi de la Liga, et marque le premier but de la finale de C1 face à United, dans cette saison qui voit le Barça réaliser un sextuplé alors inédit. Merci, et au revoir mister Guardiola, direction l’Inter dès la saison suivante. Eto’o est toujours dans le rôle du vengeur. En avril 2010, les Nerazzurri éliminent le Barça de Guardiola en demi-finales de Ligue des champions. La revanche est prise, encore une fois. La si belle carrière de Samuel Eto’o Fils est donc, aussi, une histoire de revanches prises sur la vie, autant que sur les personnes et les circonstances qui l’ont ponctuée, et qui ont contribué à en faire l’attaquant africain le plus charismatique de sa génération.


Avec So Foot

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