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Vidéo - Samuel Eto’o : « Grandir à Douala, était synonyme d’un combat contre le paludisme »




« Je me considère chanceux d’avoir survécu au paludisme dans les premières années de ma vie. Grandir à Douala, au Cameroun, était synonyme d’un combat sans relâche contre la maladie.


Celle-ci est particulièrement mortelle pour les enfants de moins de cinq ans, parce que leur système immunitaire est encore en développement. Quatre-vingt-un pour cent de tous les décès dus au paludisme entre 2000 et 2015 affectaient des enfants de moins de cinq ans. Avoir traversé cette étape au début de ma vie et y avoir survécu pour réaliser mes rêves est quelque chose que je ne prends pas à la légère.

Dès mon plus jeune âge, je rêvais d’un monde juste et équitable pour tous. Je rêvais de devenir avocat pour défendre ma communauté contre les nombreuses injustices qui affectaient nos vies. Puis, le football a croisé mon chemin et m’a ouvert des portes que je n’aurais jamais pu imaginer. Il m’a amené en Europe, où j’ai joué contre les meilleurs joueurs du monde, dans les ligues majeures et les grands clubs.

Pourtant, le désir de travailler pour les plus démunis, le désir ardent de justice sociale, ne m’a jamais quitté. Et même si je n’ai pas fini avocat, j’ai trouvé des moyens d’utiliser ce que le football m’a appris pour défendre ces causes, qui sont restées chères à mon cœur. En particulier, je crois fermement à la lutte contre les maladies infectieuses qui touchent et tuent beaucoup de gens dans mon pays et dans toute l’Afrique. Comment pouvons-nous juguler ces maladies qui continuent d’imposer un tel fardeau sur mon continent ? Je suis triste qu’une maladie comme le paludisme, qui a été éliminée dans de nombreux pays du monde, continue de faire autant de victimes sur mon continent. Mettre fin à cette maladie est une question de justice sociale.

J’ai connu beaucoup de moments clés dans ma carrière de footballeur. Comme le jour où, jeune garçon de 16 ans, j’ai quitté le Cameroun pour l’Espagne pour jouer au Real Madrid. Ou ce jour de 2000 où j’ai aidé le Cameroun à remporter la Coupe d’Afrique des Nations, ou le jour où j’ai quitté le Real pour rejoindre Majorque, ce qui a marqué le début d’une série de succès au sein des plus grands clubs européens comme Barcelone, l’Inter Milan et Chelsea, entre autres.

Pourtant, je sens que les plus belles réussites de ma vie restent à venir. Alors que je me suis déjà engagé à bien des égards en soutenant les communautés d’Afrique grâce à des investissements dans des programmes de sport, je me suis également découvert une grande passion pour la santé dans le monde. J’y vois une formidable opportunité de travailler avec autrui pour mettre fin aux maladies infectieuses. Je me suis récemment associé avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en tant que « champion » de la lutte contre ces maladies. Le Fonds mondial a un impact considérable dans de nombreux domaines qui me sont chers. Par exemple, le taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans dans 81 pays où le paludisme est endémique, a diminué de plus d’un tiers entre 2003 et 2015 grâce à l’action du Fonds mondial. Pour moi, travailler avec le Fonds mondial représente une excellente opportunité de réaliser mon rêve d’enfance de défendre les plus démunis et de créer un monde plus juste.

À chaque fois que je portais les couleurs du Cameroun pour représenter mon pays à l’occasion d’un match de football, je ressentais une énorme responsabilité de gagner. Ramener un trophée à la maison et voir les gens heureux était extrêmement gratifiant. Aujourd’hui, en tant que champion de la santé dans le monde, je sens que j’ai la mission similaire, mais encore plus importante, de me battre pour défendre les gens. Pour sauver des vies.

Ma carrière de footballeur – des rues poussiéreuses de Douala jusqu’aux gradins des plus grands stades européens – m’a donné plus que je n’aurais jamais pu rêver. C’est maintenant à mon tour de redonner de moi en m’engageant dans la lutte contre les maladies infectieuses, en particulier le paludisme. Le paludisme ne m’a pas battu.  Je veux faire mon possible pour qu’il ne batte plus personne. Si nous nous engageons tous dans la lutte, nous pourrons en venir à bout. Une fois pour toutes. »






Jeune Afrique

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